Autour de la mise-bas
La période qui entoure la mise-bas est la plus propice à l'apparition de maladies diverses. Par des actions de prévention touchant aussi bien à l'alimentation, aux conditions de logements et au respect d'une hygiène minimale, il est possible d'éviter la plupart des pathologies pré ou post natales.
Connaître
De la fin de gestation à l'élevage du jeune
La période qui entoure la mise-bas est le période la plus propice à l'apparition de pathologies car les mères sont très sollicitées et les jeunes sont plus sensibles que tout autre animal aux différentes maladies.
Avant les mises-bas, prendre soin des mères
Une alimentation adaptée aux besoins
Dans le dernier mois de gestation, les besoins alimentaires de chèvres et de brebis augmentent, d'autant plus si elles portent des doubles ou des triples, alors que parallèlement leur appétit décroît (à cause de la prise de place par l'utérus dans l'abdomen). Il est donc indispensable d'apporter une alimentation suffisamment riche (foin pas trop grossier + céréale) afin d'éviter une toxémie de gestation. Par ailleurs les besoins en vitamines et oligoéléments sont plus importants à cette période. C'est particulièrement vrai pour les vitamines lorsque les mises-bas se déroulent en fin d'hiver.
Une prévention des prolapsus
- (Crédit et copyright photo: C FRANCOIS)
Il arrive parfois que certaines brebis ou chèvres présentent des prolapsus vaginaux dans le dernier mois de gestation. Ce phénomène est d'origine mutlifactorielle. Il se produit par un effet mécanique dû au poids de l'utérus. Cet effet mécanique est favorisé si les animaux sont obligés de mettre les pattes avant sur un trottoir surélevé pour atteindre les mangeoires. C'est fréquemment le cas quand la bergerie est curée peu de temps avant les mises-bas.
Diverses carences (magnésium, sélénium, zinc) représentent des facteurs favorisants.
A la mise-bas: patience et attention
(Photo et article Institut de l''Elevage)
Evidemment dans la majorité des cas, la mise-bas se déroule sans problème. Il est inutile d'intervenir trop, trop tôt ou trop systématiquement. Si il est nécessaire d'intervenir, il est indispensable de le faire avec des mains propres et largements lubrifiées. Après la délivrance l'introduction d'un oblet aromatique permet d'éviter les infections de l'utérus favorisées par l'intervention.
La tétée du colostrum (100ml/kg) dans les quatre premières heures est indispensable car elle permet à l'agneau ou au chevreau de se défendre contre les risques infectieux, particulièrement les diarrhées. La photo ci-contre montre deux agneaux nouveaux-nés: celui de gauche a bu du colostrum et pas celui de droite.
Un soin particulier doit être apporté aux doubles car souvent l'un des deux peut avoir du mal à survivre.
La désinfection du cordon ombilical est un acte nécessaire pour éviter de futures infections au nombril, voire aux articutations.
L'agneau ou le chevreau qui vient de naître à des réserves énergétiques limités. Il peut être sensible au froid, aux courants d'air. S'il ne tête régulièrement, il s'affaiblit rapidement.
Diagnostiquer
D'une manière générale, le diagnostic des affections citées plus haut ne pose pas de problème particulier:
Pour la toxémie de gestation, voir la fiche correspondante.
La photo à l'onglet précédent est éloquente en ce qui concerne le prolapsus vaginal. D'autres photos peuvent être consultées sur la thèse en ligne en cliquant sur ce lien.
L'infection du nombril ("gros nombril") se traduit par une augmentation de volume du reliquat de cordon ombilical qui est douloureux à la pression. Quand un agneau ou un chevreau de moins de quinze jours refuse de têter, il est indispensable de vérifier qu'il n'a pas une infection du nombril. La douleur qu'elle provoque explique à elle seule ce refus.
Prévention
Préparation à la mise-bas:
Les conseils suivants sont à moduler selon les élevages, leur localisation, la ration de base et les périodes de mise-bas:
- Apport de magnésium (sous forme de chlorure soluble dans l'eau ou d'oxyde en poudre): il a pour rôle de renforcer les défenses immunitaires et de favoriser la contractibilité de l'utérus lors de la mise-bas. Il faut compter une cure de 5 g par brebis ou chèvre par jour dans le dernier mois de gestation.
- Apport de vitamines AD3E (sous forme d'huile de poisson ou de vitamines de synthèse): Cet apport se fait par une cure de 5 jours dans le dernier mois de gestation avec des doses qui varient selon la présentation utilisée (se référer à l'étiquette).
- Apport de sélénium (sous forme de sélénite de sodium en liquide associé à de la vitamine E ou en semoulette): le sélénium est un anti-oxydant qui joue un rôle dans les défenses immunitaires. En outre, il permet la prévention de la carence chez le jeune ("raide" de l'agneau ou syndrôme du "chevreau mou").
Soins au nouveau-né
- Litière propre, sèche, protection contre les intempéries. En brebis allaitante, mise en case (1,5 m2 minimum) pendant 24 à 48h, surtout pour les doubles.
- Têtée du colostrum (200 ml/kg les 12 premières heures dont au moins 100 ml les 4 premières heures). Utiliser du colostrum congelé si besoin.
- Désinfection du nombril: hydrolat de lavande, produit iodé, teinture-mère de calendula
En Savoir plus
En homéopathie :
SEPIA : traitement des prolpsus vaginaux
ACTEA RACEMOSA : non-délivrance